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jeudi 9 juin 2011

La poubelle

Le Dimanche matin, je me suis levé, je n’ai bousculé personne, n’ai remonté les draps sur personne, car personne ne risquait d’avoir froid.
J’ai caressé mes cheveux, presque malgré moi, comme d’habitude puis j’ai tourné le dos au lit, comme d’habitude.
Je me suis habillé très vite – après avoir pris une douche – je suis sorti de la chambre comme d’habitude, j’ai bu mon café seul, j’étais en retard comme d’habitude et j’ai quitté la maison sans bruit. Il faisait beau, pas comme d’habitude, je n’avais pas froid, pas comme d’habitude.
Et je suis allé nager. J’en ai encore mal à l’épaule mais ça m’a fait un bien fou.

Je suis rentré et j’ai préparé à mangé. Les enfants, les quatre, se sont levés tard, juste pour passer à table.

Comme tous les dimanches ou presque, j’ai passé l’après-midi à essayer donner une figure habitable à notre maison.
Lessive, étendage, repassage (2h…), vaisselle, aspirateur, serpillère, une vraie fée du logis, mais avec des poils – ce qui n’est pas commun.

Au bout de 4h de ces activités sans intérêt mais nécessaires, dans la salle de bain du bas, celle où je ne vais jamais, domaine de trois des enfants, le manche de l’aspirateur à heurté la poubelle. Elle s’est renversée. Elle était pleine. J’ai demandé de nombreuses fois qu’elle soit vidée des protections qu’elle contient. La chose me dégoute un peu, je n’y peux rien. Alors subitement, mon sang n’a fait qu’un tour et la poubelle aussi… son contenu s’est retrouvé entièrement vidé cette fois au milieu de la pièce.

J’ai braillé. Une envolé de moineaux est passée en trombe.

J’ai continué le nettoyage – pas le massacre – plus loin, à l’étage.

Quand je suis descendu discrètement, beaucoup plus tard, en fin de soirée, la poubelle était vide, le sac avait été évacué vers le container de l’autre côté de la rue – ils connaissent donc son existence, les rouleaux de papier toilettes vides avaient disparus – ils savent donc que se sont des très médiocres objets de décoration – et tout était propre. J’ai pu constater que le lavabo était bien blanc et non gris comme j’avais fini par le croire.

C’est curieux car ça marche aussi ainsi parfois au bureau.