Pages

lundi 11 août 2008

De la fatigue et...des larmes...

Aujourd’hui, ma-dame a pleuré. Elle a peur. Peur de ce qui devrait être notre avenir commun. Peur de devoir revivre ces vacances à l’ambiance lourde, pesante. Si nous n’avions pas signé le compromis et versé un acompte, elle aurait fait machine arrière.

Grande-majeure a collé une pression monstre à tout le monde. Elle va mal, ça me fait de la peine mais elle a été très dure. Et du coup, ma-dame ne sait plus.

Et moi, j’en pense quoi ? Je pense que la perfection n’existe pas. Je pense que je me suis habitué aux défauts de mes enfants – et des miens – et que je pense pouvoir supporter ceux de ma-dame et de ses filles. Peut-être quelques ajustements de part et d’autre pour une vie commune harmonieuse et respectueuse sont-ils nécessaires.
Je pense que ma vie ne se fera pas avec grande-majeure qui a 19 ans même si elle est une partie de moi et de ma vie. Je l’aime terriblement mais elle va vivre sa vie et ma place sera de plus en plus petite.
Je pense qu’il y a bientôt 2 ans que nous sommes ensemble avec ma-dame et qu’il ne faut pas s’arrêter à 2 semaines à 8 dans un univers étroit.
Je pense que je n’ai pas à choisir mais à séparer : ma-dame et notre famille en recomposition d’un côté et grande-majeure de l’autre. Car grande-majeure détruirait cet effort de reconstruction et ma-dame ne serait pas assez forte pour supporter la tension.

Je pense que je pourrais tout laisser tomber. Mais ce n’est pas ce que je vais faire car je n’en ai pas envie. Donc, je vais essayer de faire en sorte que ma-dame retrouve le moral et soit convaincu du bien fondé de notre décision.

Mais c’est dur de voir des larmes sur les joues de ma-dame. Comme ça l’était quand grande-majeure en avait versé.

5 commentaires:

tanette a dit…

Ta Dame et Grande Majeure ont bien de la chance de t'avoir à leur côté...les difficultés sont là mais tu es solide, capable de gérer et de les aider à chacune. Bonne semaine.

FD-Labaroline a dit…

Pfiou... que dire...en lisant ce billet, je me suis vraiment encore une fois demandé si mon Doux n'avait pas une double vie bloguesque ici ! Belle-mère est la pire des positions, plombé par l'imaginaire collectif des contes de fée (relire B. Bettelheim Psychanalyse des contes de fée) et un certain complexe d'Oedipe. Situation en tous points identique chez nous (y compris le profil de la jeune fille...) sauf que... nous avons cohabité elle et moi presque 5 ans de façon hypocrite par amour et respect d'un même homme (c'est dur de partager son quotidien, de nourrir, de blanchir qq'1 qui vous balance régulièrement à la figure qu'elle vous haït et qu'elle est obligée de ce fait de ne pas vous devoir un minimum de respect...) Jusqu'à ce que la limite soit dépassée d'un côté et la patience émoussée de l'autre... Des seaux de larmes de part et d'autre également durant toutes ces années, failli partir mille fois également (mais ça n'est pas un bien immobilier qui m'a retenue, c'est un enfant commun... et surtout l'immense amour que j'ai pour mon Doux)
Au final, un Doux coupé en deux. Au final, un Doux qui fera le grand écart entre sa fille "déplacée" dans un studio à la ville près d'ici où elle fait ses études (et dont, tu le dis très bien pour ton propre cas, l'avenir est devant elle...) et sa vie d'homme là où elle est, auprès de ses deux autres enfants et de la femme qu'il a choisie. Dur pour un père mais également dur pour une compagne qui ne pourra s'empêcher de culpabiliser ni d'attendre les reproches avec appréhension.
Il faut vous aimer très fort,ta Dame et toi, et ne pas oublier que c'est l'amour que vous vous portez qui est à l'origine de cette belle histoire collective ; ne laissez personne y toucher, ne laissez personne d'extérieur détruire (ni même tenter de) ce qu'il y a entre vous.
Piètre consolation, n'est-ce pas, que de se dire que chez nous non plus l'alchimie belle-mère/belle-fille n'a pas fonctionné... ailleurs non plus, je sais qu'elle ne fonctionne pas, cette alchimie, dès lors que belle-fille a passé le cap de l'adolescence lors de la recomposition et que les deux femmes doivent cohabiter.
Un "roman autobiographique" dont je me permets de vous conseiller la lecture à la Dame et à toi, Dan Frank "Les enfants" (un film en a d'ailleurs été tiré il y a 3-4 ans...) Bonne lecture de fin de vacances. Et n'oubliez pas non plus de regarder comme elle est tout de même belle, la famille composée de ceux qui adhérent au projet. Chez nous ça donne des liens très très forts entre 7 des 8 membres.
Et bon courage à la Dame et à toi, n'oubliez pas ce qui vous lie tous les deux...
Désolée pour le com un peu long mais du coup j'ai répondu au billet d'hier et à celui d'aujourd'hui. Et j'avais vraiment, vraiment envie de vous envoyer tous mon courage à tous les deux... Hold on tight.

Inconnu a dit…

Passage rapide pour vous remercier (pas pour la forme mais très sincèrement), tanette de cette appréciation encourageante et fd de ton témoignage qui n'est certainement ni trop long ni qu'une piètre consolation !!! Et je vais poser délicatement ces livres sur nos tables de chevet...

Anonyme a dit…

Je confirme les conseils de FD; ne laissez personne, même plombé des meilleures intentions, toucher à votre histoire. Elle est effectivement le ciment de tout le reste et/mais n'appartient qu'à vous et à personne d'autre... c'est ce qui est si difficile à comprendre pour les enfants: cette histoire qui a de forte conséquences sur leur vie ne leur appartient pas. Dans une famille "classique" cet état n'est remis en question par personne. Dans la famille recomposée, par contre, le nouveau conjoint -et particulièrement la belle-mère- est une pièce rapportée dont la place n'est pas acquise et sera remise en question souvent. Pourtant, le fonctionnement d'une famille est le même (ou devrait être) quel que soit la configuration: le moteur c'est l'amour qui lie le couple. Y toucher, c'est tout mettre par terre.

Inconnu a dit…

Lorran : Exact. "Pourtant, le fonctionnement d'une famille est le même (ou devrait être) quel que soit la configuration: le moteur c'est l'amour qui lie le couple. Y toucher, c'est tout mettre par terre". Et c'est la seule et unique justification de l'existence de cette famille recomposée. En effet, on ne peut pas dire que l'on "reste ensemble pour les enfants" (sous entendu "pour ne pas les perturber", ce qui est toujours une mauvaise et fausse raison dans une famille dite "classique") ou que ce sont les enfants qui veulent construire cette famille !