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jeudi 23 décembre 2010

No elle

Bien que ce message date de plusieurs jours, il reste d’actualité. Je ne voulais pas le publier, je m’y résous.

J’attends d’un adulte qu’il se comporte en adulte. Je crois qu’elle me fatigue. Chaque chose en son temps. J’y réfléchirai plus tard mais il faudra finir par se décider. Ce n’est pas mon souci du moment.

Les médicaments commencent à faire effet. C’est une jeune fille enjouée que j’ai vu hier. Sa jeune sœur était avec elle. Sa mère était passée plus tôt dans l’après midi avec elle. Elle est restée avec sa sœur en attendant mon passage car le vendredi est le jour du « transfert ». Et puis, comme de nos jours, lorsqu’il neige, risque de neiger, pleut trop, risque de trop pleuvoir, lorsqu’il y a trop de vent ou risque d’y avoir trop de vent, la vie s’arrête, il n’y avait plus de trains et plus de cars scolaires, elle n’avait pas cours.

Le principe de précaution poussé à l’extrême et d’une rare débilité. Dans notre entreprise, il y a les accidents et les « presque » accidents. Un « presque » accident c’est quand il ne s’est rien passé mais qu’il aurait pu se passer quelque chose. Et on doit le considérer comme un accident.

C’est sans doute selon le même principe que nous ne faisons pas de différence dans les salaires et avantages de ceux qui fournissent un vrai travail et de ceux qui fournissent un « presque travail », ceux qui sont « presque efficaces ».

Des exemples :

- Vous faites la cuisine – s’applique aux femmes ET aux hommes – et vous vous êtes presque brûlé : doivent s’en suivre des discussions en groupe pour réduire ce risque. La conclusion pouvant être qu’il ne faudra plus cuisiner avec une source chaude d’une température supérieure à 37°C ;

- Une ampoule « claque » en manipulant un interrupteur ? Le risque aurait été qu’elle ne projette des bouts de verre. Ce n’est pas le cas, mais ça aurait pu ! Alors pourquoi a-t-il fallu manipuler cet interrupteur qui aurait pu conduite à un accident ? Manque de lumière évidemment. Et si la lumière restait allumée en permanence ? Non, pas possible, ce n’est pas économique (au sens de la préservation de l’environnement bien sûr. Comme quand votre banque vous propose de passer aux relevés en ligne : ce n’est pas pour faire des économies d’achat d’enveloppe, d’encre, de papier de frais de port. Non c’est pour « préserver l’environnement…). La lampe pourrait-elle s’allumer automatiquement ? C’est une solution. Mais cela ne va empêcher qu’elle ne risque d’exploser. Non, il faut de la lumière sans lampe, c’est plus sûr. Il faudra une autre réunion et plus de monde pour trouver une solution car le sujet est plus complexe qu’on ne l’avait pensé. Mais il faut agir vite car en attendant, personne ne peut plus passer par le couloir sans lumière, c’est trop dangereux. Au final, on pourra décider de ne plus utiliser le couloir et de trouver un autre chemin à la lumière naturelle et on aménagera les horaires en fonction des saisons (pas de lumière, pas de travail). Ou bien on fera un puit de lumière.

Fin de la parenthèse.

Quand je suis arrivée les deux sœurs n’étaient pas dans la chambre. Elles se promenaient dans les couloirs après avoir fait un tour par la cafeteria, un peu plus loin, dans un autre bâtiment. Elles ont vu là-bas des gens fatigués, très fatigués, certains avec des comportements montrant de grands problèmes, de graves déséquilibres. Certains regards leur ont fait peur. C’est étrange comme ce qui s’écarte d’une attitude « normale » (j’entends le terme au sens « probabiliste ». Une attitude partagée par la moyenne des individus dans un contexte donné). Parmi les enfants que garde ma-dame il y a un enfant qui semble différent. Nos enfants l’ont remarqué. Et il est extrêmement difficile de dire ce qui met mal à l’aise. Sa façon d’essayer de parler ? Les cris qu’il pousse ? Sa motricité ? Le fait est que l’on est surpris. On ressent une sorte de gène. J’ai du en parler dans un autre article, j’ai lu un livre très intéressant sur les communications non verbales. Lorsque qu’une attitude n’est pas conforme aux codes que nous avons acceptés, nous sommes au minimum surpris. C’est le cas avec cet enfant. Dans la cafeteria, il était plus facile pour mes filles de déterminer les causes de la gêne ressentie.

Nous avons rendez-vous avec le psychiatre la semaine prochaine. Nous – sa mère et moi - espérons qu’elle pourra sortir pour le 24 au soir et ne rentrer que le 25 ou le 26.

Les fêtes de Noël. Infernales fêtes commerciales. Elles me deviennent difficilement supportables. Acheter, consommer. Faites ce que vous voulez mais surtout dépenser le plus possible. « Qu’elle joie de voir les yeux des enfants briller en découvrant leurs cadeaux »… foutaises. Forcément l’aspect religieux n’existe plus : ce n’est pas vendeur. L’aspect familial ? Mais il faudrait pour ça pouvoir définir ce qu’est une famille aujourd’hui.

Le 24, je serai avec 3 de mes enfants et mon père. Vu le désastre de l’année dernière, ma-dame fuit chez ses parents avec comme excuse la préparation du repas du lendemain pour lequel beaucoup de personnes seront présentes. Le symbole n’en est pas moins clair : nous ne serons pas ensemble pour le réveillon. Je me demande parfois ce que nous foutons ensemble. Je me le demande de plus en plus souvent. Bien sûr nous nous verrons le 25 car mon père et moi nous rendrons dans sa famille. Avant j’aurai déposé mes enfants chez leur mère et j’aurai probablement récupéré ses filles.

Je regrette mon célibat mais c’est un autre débat. Je crois qu’il y a deux catégories d’égoïstes. Ceux qui, par manque de réflexion, d’intelligence, ne peuvent pas voir autre chose que leur petite vie merdique. Et puis il y a ceux dont c’est le choix réfléchi, mesuré. Se protégeaient-ils au départ ?

Franchement, il n’y a bien que mes enfants qui soient importants et s’ils sont parfois injustes, ils ne sont jamais décevants. Que vais-je préparer pour le réveillon et organiser pour une soirée joyeuse ? Une semaine pour y réfléchir.

9 commentaires:

Lapunaise a dit…

Je suis contente pour ta fille, ma fille sera contente aussi.

Le principe de précaution, je m'y résous, mon mari est chauffeur scolaire. Tous les jours il a en charge plusieurs fois par jour 59 enfants. Alors oui, ne pas avoir de car quelques jours dans l'année au cas où il neige est certainement déplaisant, mais savoir ses enfants (et accessoirement mon mari) dans un 12 tonnes sur une route verglacée et/ou enneigée, est effrayant.

La semaine prochaine, quand nous serons chez mon amie, et que sa fille nous regardera depuis son précieux monde qui n'est pas la norme, qui n'est pas le notre, j'aurai une pensée pour les regards fatigués que tes filles ont croisés. Et aussi une pour ceux qui les croisent et qui ne savent qu'en faire.

Pour le reste, l'égoïsme, la fuite, les choix, je ne sais pas quoi dire en fait. Je te/vous sens triste(s) désabusé(s), lassés, avec un besoin d'être tranquille, en repos. Je n'ai pas traversé de périodes semblables. Mais si ça avait été le cas, je serais partie je crois.

Le matin du 25, quand on mettra le foin dans le berceau, et qu'on posera dessus une petite figurine d'enfant Jésus, je sais qu'il y aura d'autres familles, où les cadeaux se feront "autrement". Je nous saurais moins seuls. Une lampe tempête à la fenêtre, une bougie qui y passera les nuits à venir, des prières silencieuses qui en rejoindront d'autres.

Un peu de chaleur humaine à partager.

Courage LPQR, courage.

FD-Labaroline a dit…

As-tu trouvé quoi faire pour le réveillon, finalement ? Y a t-il eu quand même du bonheur partagé ? pas forcément parce que c'est Noel et sa cohorte de joies feintes mais parce que vous étiez rassemblés, 3 générations. Quant au reste, je dirai comme Lapunaise, je serais partie. J'estime qu'à 40 ans passés, lors d'une deuxième vie qui plus est, on a passé l'âge des sacrifices, passé l'age de se sentir coincé et à l'étroit. Reste-t-il de l'amour ? Même s'il en reste, il peut survivre à un "chacun chez soi". Par contre il peut ne pas résister à l'amertume d'un quotidien.
J'espère que la fille a pu sortir pour les fêtes... qu'elle parviendra à tenir sur ses jambes toute seule sous peu.
Des bises à vous et que l'année se termine dans la sérénité...

ciboulette100 a dit…

Je partage l'avis de Mapunaise et de FD : quand une compagne ne souhaite pas pas partager Noël avec son compagnon, c'est qu'il y là, comment dirais-je... un signe qui semblerait vouloir dire qu'ailleurs sera mieux qu'ici. A moins, d'un grand revirement, et sans jouer les oiseaux noirs, j'ai l'impression que votre histoire sent le sapin.
Ma fille cadette a eu le courage (je dis bien le courage...) de quitter son compagnon à 3 mois de leur mariage. Dire que ce fut agréable, serait mentir (surtout que le fiancé délaissé est des plus adorables), mais notre ami prêtre qui les préparait, les avait si bien préparés, que d'elle même, elle a compris, qu'à par une maison, ils n'avaient rien en commun. Elle est sortie de l'indivision, elle a obtenu une mutation professionnelle, elle a repris en parallèle ses études... et elle a rencontré quelqu'un d'autre, dont force est de reconnaître qu'il a tout ce que l'autre n'avait pas.
Cher Papa-qui-recomposait, si vous n'avez en commun qu'une maison, ça va pas faire lourd pour continuer votre chemin. L'autre, celle qui viendra vous consoler des chagrins de la vie est en chemin, laissez-lui juste le temps d'arriver jusqu'à vous. L'essentiel pour l'instant, c'est la santé de votre fille et savoir, que sa maman et vous serez unis pour la sortir du guêpier où elle s'est mise. Bien affectueusement. Mâme Ciboulette.

PS : je ne sais, s'il y a une chapelle dans l'endroit où se trouve votre fille. S'il y en a une, poussez-en la porte : si ça vous fait pas du bien, ça peut pas vous faire de mal, et ça permet de poser ses soucis quand ils sont trop lourds.

Françoise (salpi) a dit…

Moi, j'ai une maxime, pour ce genre de situation. "la mort d'un Amour donne la vie à un autre"...
Je te souhaite de rencontrer une femme qui te convienne, mieux que celle dont tu parles.
Bonne fin d'année, à toi, et aux tiens.

Anonyme a dit…

Bonjour Padre,
Felices Fiestas de Navidad... j'ai quelques jours de retard, tu me pardonnes :)

Ta fille sera la priorité de mon commentaire, je lui souhaite de reconquérir bientôt sa liberté, son indépendance et son goût pour la vie. Donne-nous si possible de bonnes nouvelles d’elle quand tu le souhaiteras.

Concernant « Ta Dame », je préfère ne pas m’embarquer dans ton mot d’humeur.
Concernant « Ta Dame », je vais botter en touche !

Sinon… si tu ne l’aimes plus et si tu préfères vivre sans elle en 2011, alors c’est simple (le contraire de compliqué) : tu vends « la » maison, tu la quittes, et tu rencontres une autre femme (quand on tombe de cheval, etc...)

Profil de la femme idéale pour Padre :
- elle entretient des relations sympas avec tes 4 enfants, et tes 4 enfants prennent plaisir à revenir t’envahir bruyamment et à passer fêtes et vacances en vos compagnies (youpi !) - y'a pas que le célibat dans la vie, ah mais !
- elle n’a pas d’enfants, et si elle en a, ils sont intégrés à ton modus vivendi et correspondent à tes fondamentaux d’éducation et à ceux de tes enfants - c’est plus simple.
- elle a ton âge (une vieille donc), ou à peine plus jeune, ou elle est plus vieille que toi (euh...): une brave adulte bien carrée dans sa tête de femme super équilibrée, pas dépendante affective, pas le « petit oiseau tombé du nid » et pas fragile non plus !
Du solide ! Du costaud ! De la bombe de nana bien dans ses pompes !
Il te faut un aspirateur de bonnes vibrations, un ventilateur d’ondes positives !
- si possible, du caractère et de la tolérance à revendre… et pour le côté « mensurations », à toi de voir… je peux te proposer Julie Andrews dans La Mélodie du Bonheur, ça devrait le faire…

Bonsoir Capitaine Von Trapp ! :)

(c’était une tentative désespérée de Noël pour te faire rire Monsieur Poisson !)

Anonyme a dit…

Bon, c'est pas exactement comme si 100 personnes allaient te le dire entre hier et aujourd'hui, mais je te le dis quand même : Bonne Année !
Et vouida, je sais, pas de familiarités bloguesques, alors je me contente de te faire de gros bisous !
PAG, etc... :)

tanette2 a dit…

Bonne Année à toi et à ta tribu. Le meilleur pour chacun de vous.

Lapunaise a dit…

Bonne et très heureuse Année à toi Padre ! Bonne et très heureuse Année à ta fille, et à tes enfants. Bonne et très heureuse Année à ta prochaine vie Padre. Celle qui te redonnera le sourire et qui nous fera nous partager un morceau de jazz et une bonne entrecôte !

FD-Labaroline a dit…

Mille millions de meilleurs voeux sincères, et que 2011 apporte un peu plus e sérénité que les mois précédents, un peu d'apaisement dans ce monde qui tourne si vite... Puisse-tu trouver à poser tes cailloux... Il est temps...