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jeudi 14 mai 2009

Savoir faire la part des choses.

Est-ce un ras le bol tout à fait classique et cyclique ? Une de ces périodes ou la médiocrité de votre vie vous saute aux yeux ? Ou est-ce le sentiment plus profond et croissant d’essayer de faire tenir debout une situation bancale ?

Hier soir, les filles de Ma-dame étaient là. Ce soir elles seront là. Elles sont aussi là au moins 2 midis par semaine de non-garde. Ce n’est pas de les voir qui me contrarie. Elles sont mignonnes ses filles. Elles n’ont rien choisi non plus, elles subissent cette situation étrange de pseudo recomposition. Ce qui me gène c’est que bien que la garde alternée soit supposée être dans la proportion de 1/2 elle soit en fait plus proche d’un 2/3 et que cela semble normal. Impossible d’évoquer le sujet sans voir Ma-dame se fermer comme une huitre. Et c’est toujours une remarque sur mes enfants en retour.

Pour mettre cela sur un plan bassement matériel, jusqu’à ces derniers jours, j’étais le seul à prendre en charge les frais de bouche, de chauffage, d’eau, etc*. Et ce n’est pas tant ça qui me gène, quand j’étais marié, il n’y avait que moi qui avait un travail rémunéré. Non, c’est plutôt que cela semble normal. C’est extrêmement prétentieux de ma part mais je voudrais juste un merci.

En fait, cette difficulté à communiquer quand il s’agit des enfants me devient plus pesante chaque jour.

*et ce qui est bien fait dans notre royaume de France, c’est que le fait que Ma-dame travaille à nouveau ne va rien changer car elle va perdre les aides qu’elle avait. Les revenus sont les mêmes. Mais je préfère tout de même me dire qu’elle ne « profite » pas du système.

*****

Ça (le texte au dessus), c’était il y a quelques jours. Je ne poste plus rien, je n’écris pas grand-chose. J’ai l’impression d’avoir tout dit 100 fois, tout écrit.
C’est dur cette vie en communauté. J’ai envie de partir. Mais la fuite n’est pas une solution. Du moins c’est ce que l’on dit. Je crois que nous sommes rentrés dans une routine. Mais c’est une routine bancale. C’est la différence avec une famille classique où c’est d’abord une routine « équilibrée » qui s’installe. Dans notre cas, nous avançons avec des roues carrées ou bien la route est faite de galets. On avance. De secousses en secousses, on se demande si c’est bien utile. Mais on continue. On ne voit pas d’horizon. Juste la route. Rien à atteindre devant, rien derrière. En revanche il y a d’autres routes sur les côtés. Des chemins devrais-je dire. Et bien que l’on ne distingue pas bien où ils mènent, nous savons qu’ils ne se transformeront pas en route. Ce sont juste des chemins où l’on peut se perdre. Je crois que si je prends un de ces chemins, je ne pourrai plus jamais revenir sur une route…

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Et quand tu te retrouves loin de cette route étrange et imparfaite, seul, (cf. voyage d’affaires), ses galets et ses secousses te manquent affreusement… non ?

« Sous les galets, la plage ! »
;)

FD-Labaroline a dit…

Les choses mettent du temps à s'installer... Il faut qu'une histoire, qu'un passé commun et des souvenirs d'enfance se créent (pour les enfants). Dans tout ça, accepter les enfants de l'autre est ce qu'il y a de plus difficile, on fait cohabiter des éducations et des modèles différents. Il faut du temps pour que les ingrédients se lient, que les instruments individuels jouent la même musique sur le même tempo. Un orchestre symphonique a besoin de répétitions nombreuses et de lassitudes et des désespoirs avant de ne faire qu'une seule voix...
Je me mets sans effort aucun à la place de ta dame... mes fils sont à la maison tout le temps sauf deux week end par mois (peanuts...), ceux de mon Doux à mi-temps... mon salaire a longtemps été inférieur à celui de mon homme, sans pension alimentaire je n'aurais pas pu assumer seule les frais de cantine de tous, leurs séjours en classes de découvertes, voyages scolaires divers et train de vie de classe moyenne... or ils étaient "à la charge financière" de mon homme plus souvent que les siens propres... ses économies (lui en avaient, pas moi... je suis partie les poings dans me poches crevées, comme Rimbaud) ont payé mes dettes (ou plutôt les dettes de mon ancien couple que m'a laissé généreusement mon ex...)...pourtant, je travaillais à temps plein, toute contrite et pleine à la fois de honte et de gratitude muette. Tout ça pour expliquer qu'il est difficile de dire merci ouvertement, de mettre des mots sur cette gratitude ressentie. L'orgueil, peut être...
Je sais ,et mes fils savent aujourd'hui que nous devons à mon Doux de n'avoir pas trop plombé notre niveau de vie. Pas de merci ouvertement mais une reconnaissance quasi filiale du côté des garçons, à la longue (ça n'a pas été immédiat, bien entendu...)
L'argent, c'est le nerf de la guerre... mais une fois qu'on en est conscient, on est plus attentif à ce qu'il ne gâche pas les relations amoureuses...
L'argent et les enfants de l'autre !
A présent, au bout de 5 ans de vie commune, ça roule chez nous; ça n'a pas toujours été le cas, loin s'en faut. je sais que nous aurons à nouveau des moments de doutes et de lassitude (encore qu'ils se soient espacés, ils ne sont plus trimestriels mais annuels, à présent !) mais on s'aime encore trop pour imaginer vivre l'un sans l'autre (et puis on s'est attendu trop longtemps pour se perdre maintenant mais ça n'est pas le propos !)
Désolée du commentaire très long !

Carole a dit…

Que c'est beau et plein d'espoir ce qu'a écrit FD !
Je ne peux rien ajouter sauf qu'il faut certainement, comme dans un couple "classique", parler, parler et encore parler, ne pas laisser s'installer le silence et les non-dits.
Bon week-end
Carole

Anonyme a dit…

Je passais j’ai vu de la lumière… navrée, j’ai cessé d’écrire et fermé mon blog.
Je suis à 2 doigts de dissoudre ma recomposition.
Je ne veux plus m’obstiner à vivre une histoire notoirement invalide.

Tu connais cette chanson ?
"Alors il faut qu'on ait raison, car cette fois-ci c'est pour de bon, c'est parti pour la vie entière... regarde moi bien dans les yeux, et jure moi que ce sera mieux, qu'il n'y avait rien d'autre à faire... si c'est fichu, entre nous, la vie continue, malgré tout..."

Manderley.

Carole a dit…

Le Père qui (re)compose, voilà quelques temps que nous n'avons plus de nouvelles, nous commençons à nous inquiéter ... :-(
Manderley, j'avais bien vu qu'il n'y avait plus de lien vers ton blog et ton message ici ne me rassure pas du tout.
J'espère que ce n'est que passager et que nous aurons bientôt de vos nouvelles à tous les deux !
(Le Père qui ..., j'espère que tu ne m'en voudras pas d'utiliser ton blog pour entrer en contact avec Manderley mais je n'ai pas de moyens de la joindre).
Bises à vous deux !
Carole

Anonyme a dit…

Merci pour vos messages.
Je repasse bientôt pour vous répondre. Je fais une "coupure".

Manderley : passe quand tu veux, même s'il n'y a pas de lumière. Je connais cette chanson et je ne l'aime pas. Le problème c'est que ce n'est pas "fichu entre nous" (sous entendu nous deux) mais "difficile entre nous tous". Je crois que nous éprouvons tous la même frustration de ne pas pouvoir "communiquer" avec toi. Par conséquent, Carole, utilise mon blog tant que tu veux !
LePereQuiRecompose

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…

Manderley : Période difficile, éprouvante. Sans doute trop pour prendre des décisions radicales...

Carole, JD, Tanette : je vous laisse noter l'adresse email. J'enlève le commentaire ce soir afin que Manderley ne reçoive pas trop de spams!!

LePereQuiRecompose.

tanette a dit…

Pris bonne note. Merci d'avoir servi de boîte aux lettres pour que nous puissions écrire à Manderley.
Courage à toi aussi et à bientôt de te lire.

Carole a dit…

J'ai bien noté, merci le Père qui (re)compose de nous servir d'intermédiaire !
Euh .... sinon j'ai une idée ... y z'ont qu'à se mettre ensemble Le Père qui (re)compose et Manderley et nous on sera toutes témoins au mariage !!! Elle est pas géniale mon idée ?? :-)))))))))))))
Bises d'encouragement à vous deux.
Carole

FD-Labaroline a dit…

Mon Dieu que notre chemin choisi par amour est long, difficile et semé d'embûches ... il nous faut toutefois poursuivre la route, par amour toujours. Courage au Père-qui-recompose et moult bises à Manderley.

Anonyme a dit…

Yo ! Manderley le retour... épisode 4 (ou 5 ?). Bonne journée à tous !