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dimanche 11 octobre 2009

Une page de vide

Ah, ces périodes pendant lesquelles je me dis que ce blog va mourir…
L’impossibilité d’être plus présent me fait envisager des solutions radicales. D’autre part, je ne peux m’empêcher de penser à l’utilité de l’exercice.
Il y a bien sûr l’équilibre personnel apporté par l’évacuation sous anonymat des rancœurs, problèmes et craintes liés à cette situation de cohabitation. Se confier, exprimer ses angoisses est réellement « utile ». Mais, il y a le risque d’être reconnu – cela est déjà arrivé – qui finalement ne permet pas d’écrire ce que l’on veut comme on le voudrait.

Il y a aussi le secret espoir que quelqu’un, quelque part, se dira, en lisant un des articles, « ah, eux aussi ils ont ses problèmes ! » et qu’ainsi il se sentira moins seul est éventuellement conforté dans sa recherche de solutions pour rendre moins bancale sa situation. Je ne considère pas apporter de réponses. Mais personnellement, me savoir moins seul rend ma « condition » plus supportable. Si je devais prendre une image, je prendrai celle là : votre enfant vient vous voir en vous disant que les croutes de sang de son coude le grattent. Vous lui dites que c’est la même chose pour tout le monde, que les croutes, ça gratte, mais que comparée à d’autres gênes, celle la est très supportable et qu’il doit lui accorder moins d’importance.

Mais le plus amusant est que je suis contre la nécessité de n’avoir que des choses utiles dans notre vie. Evidemment l’inutilité des choses est toute relative. Pour prendre un autre exemple qui concerne les enfants, je pense qu’il est parfaitement inutile pour eux de regarder le début d’un film le soir avant que l’heure du couché n’arrive. Ces 15 minutes de télé sont à mon sens inutiles et même néfastes. Mais on pourra aussi dire que cette « transgression de l’interdit » - on ne regarde pas la télé le soir -les aide à se développer et à s’affirmer, que les quelques minutes volées d’une histoire dont ils ne connaîtront pas la fin vont développer leur imagination en essayant d’imaginer des scénarii.
A force de ne vouloir que de l'utile on finit par n'avoir que du négociable car la valeur marchande est la plus facile à déterminer.

Ce blog est – au moins actuellement – inutile : il ne participe pas à l’atténuation ou à la résolution et de mes problèmes, ni à celles des autres. Mais je ne me résous pas à le faire disparaître.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir Monsieur,

Pour ce qui me concerne, c’est à la lecture de ton blog (de mémoire le premier blog que je lisais, pas familière du genre), il y a de nombreux mois déjà, que j’ai commencé à avoir envie de « parler ». Dans un premier temps, j’ai adoré y lire toutes les choses intelligentes que tu dis (joke) car je riais beaucoup (c’est bon de rire, et pas inutile du tout).
Sans m’identifier à ton histoire, j’ai effectivement relativiser la mienne.
Par la suite, j’ai parfois été amenée à réfléchir à deux ou trois petites choses pas idiotes, suite à tes développements.

Mon opinion n’a pas d’importance, mais :
- il est peut-être de bonne augure pour toi que ce blog te semble désormais inutile (moins utile)…
- on n’exige pas de nos amis qu’ils occupent le terrain en permanence… mais on pense à eux et on espère que tout se passe bien dans leur vie. Il n’y a pas d’obligation de « production » ni de présence.
- etc…

A titre perso, je trouve qu’ici c’est « solide ».
Un blog solide… difficile à expliquer… solide car la ligne directrice est nette, on avance, on réalise ses projets, on se donne les moyens de s’accrocher, on ne lâche rien au moindre découragement… c’est fidèle, carré, ça tient la route.
Un blog solide m'est bien utile.

Et puis c'est con, mais tu nous manquerais.
Râle pas, je m’exprime !

tanette a dit…

Comme Manderley, j'aime bien lire tes réactions saines face aux difficultés qui se présentent, ton écriture pleine de sérieux et d'humour mêlés..
Je ne sais pas bien exprimer ce que je ressens mais Manderley a raison : tu nous manquerais.

FD-Labaroline a dit…

Itou. Pas courant, les blogs du quotidien de la recompo... J'y ai trouvé un écho de notre vie à nous, les "ça arrive aux autres aussi" tellement utiles, qui permettent de prendre de la distance et d'atténuer la culpabilité (même si...)D'autre part, un point de vue masculin sur l'affaire est très intéressant (bon, j'ai le point de vue de mon Doux mais ça ne fait pas un panel objectif !)Continue, stp, même de loin en loin, juste pour dire "ça va", ou même "ça va pas", parce que parfois, chez nous aussi "ça va" et d'autres fois, "ça va pas du tout", parce que la recompo c'est DUR, même avec de l'amour...

Le Père Qui Recompose a dit…

Je ne dirai qu'une chose : Merci pour vos gentils messages.
J'ajoute que même si je ne commente pas beaucoup (c'est le moins que l'on puisse dire), je suis toujours vos blogs respectifs.

Bon, allez, on continue.

Je vous souhaite une excellente soirée !!