Finie la recomposition familiale. Nouveau statut : père "à mi-temps" vivant seul.
samedi 20 octobre 2007
Et le ballon surgit de l'eau...
En lisant son dernier article, je me suis souvenu de quelque chose. Je me suis souvenu de quelque chose que j'avais enfoui, dans les tréfonds de ma mémoire (ça sonne bien, non ? Ça a un peu une dimension dramatique).
C'est curieux l'être humain. Ce qui dérange, on se le cache. On se le cache tellement bien qu'on l'oublie (on croit l'oublier). Et puis un jour, plus ou moins sournoisement, ça refait surface. Ça « surgit » d'un coup. L'image qui me vient, c'est celle d'un ballon que l'on enfonce dans l'eau. Tant qu'on le maintient, il n'est plus visible. Quand il s'échappe, il remonte, violemment.
Je me suis donc souvenu que quand nous nous sommes quittés, mon ex-femme attendait un enfant. Elle ne l'a pas gardé. Elle suivait un traitement médical qui n'était pas sans risque pour le foetus. C'est ce qu'elle a dit.
Je me suis aussi souvenu que je ne l'ai pas cru. J'ai pensé : elle ne sait pas qui est le père.
Et puis, j'ai enterré.
vendredi 19 octobre 2007
Droit de quoi ?
Voilà deux matins que j'emmène la grande ado au lycée. Elle arrive à 9h00 pour un début des cours à 8h00 et moi à 10h00 au bureau.
Hier matin, c'était prévu : pas de train, grève intense.
Ce matin, ce n'était pas prévu. Les annonces disaient : grève finie. Quelques perturbations mais tout rentre dans l'ordre progressivement. J'ai du mal comprendre le sens de « quelques perturbations ». Pour moi ça ne voulait pas dire « pas de trains ».
Alors le droit de grève, je suis pour. Je n'oublie pas non plus que j'étais un peu rebelle quand j'étais plus jeune (ensuite, je suis rentré dans le rang – ou dans le moule, comme on veut. Avec 4 enfants, c'est plus facile d'avoir une vie de cadre qu'une vie de rebelle) et j'étais forcément contre l'exploitation, et contre le capital, et contre le système, et contre... etc, rien que du classique. Donc, droit des travailleurs, pas de doute la-dessus, il me reste au moins ça.
Mais quand :
- ma fille arrive en retard en cours deux fois de suite, et que forcément l'enseignante a prévu un DS – comprendre devoir surveillé le matin (elle ne doit pas savoir ce qu'est la grève. Pourtant, il me semble que... non rien, je vais être médisant);
- j'arrive en retard au bureau et que du coup, pour compenser, je pose des congés (mais je vais devoir bosser ce week-end pour rattraper mon retard);
- je regarde le décalage qu'il y a entre le droit de grève de certains et celui des ouvriers d'une usine (s'ils font la grève, ça gène qui ?),
je me dis qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Une sorte de décalage.
Vous me direz qu'il faut être solidaire : je répondrai « m... »..... je ne répondrai rien pour être poli !!
Vous me direz que j'aurais du m'organiser autrement (déposer ma fille ado à 7h00 au lycée pour pouvoir être de retour à la maison pour déposer les 2 autres en primaire et au collège à 8h20) : là encore je ne répondrai rien.
Imaginez juste un instant que des grévistes d'une entreprise décident d'occuper les voies dans une gare SNCF. Je me demande de quelle preuve de solidarité seraient capable les agents.
Droit de grève oui, droit de nuisance, non, certainement pas.
J'ai été « soft », fermons la parenthèse, ça risque de ne pas durer...
jeudi 18 octobre 2007
Un bébé !!
Les enfants (les miens, les siens) seraient contents. Ils aimeraient bien, ils en parlent parfois.
Mais voilà. Plus le courage.
Je crois qu'il y a un temps pour tout. Faire un enfant, c'est facile (c'est même assez agréable...). Le mettre au monde c'est plus dur (je vous assure que c'est assez dur pour le père aussi, même si ça n'a rien à voir avec la douleur de la mère, on est d'accord. On se sent parfaitement inutile, incapable de soulager la douleur de la mère, et forcément un peu responsable - sans la petite "graine" rien de tout ça) et l'élever, je n'ose même pas en parler... !!! Les angoisses des premiers mois (le doigt sous le nez pour sentir sa respiration) mais aussi le manque de sommeil, les couches, le mitosyl, le truc rouge dont j'ai oublié le nom (éosine ?), les biberons (le pot de lait qu'il faut trouver en urgence le dimanche), le siège auto, le lit pliant... J'arrête, vous connaissez.
Et quand ça devient plus grand, ça ne devient pas plus simple mais, mais, mais... mais ça devient un peu plus autonome et par conséquent, ça libère du temps aux parents !!
Alors, c'est dit, je suis devenu égoïste et les moments que je peux trouver pour faire des "trucs" rien que pour moi, sans culpabiliser, j'y ai pris goût !!
Les moments où l'on peut être tous les deux avec les enfants qui sont occupés plus loin (mais dans notre champ de vision forcément) et pas dans nos pattes, je les aime !!
Je vais même être encore plus dur : Les semaines sans garde où nous sommes tous les deux seuls, je ne voudrais pas les perdre.
Et pourtant, je vous assure que j'adore les enfants et que mon amie serait une parfaite jeune maman.
Mais comme en plus, elle est d'accord avec moi : on en reste là !!
mardi 16 octobre 2007
Les femmes sont attirées par les hommes engagés...
Je vois juste que toutes les règles sont par terre, piétinées. Tout est possible. On peut draguer une personne en couple (le fait qu’elle ait des enfants ne changeant rien), lui faire éclater son noyau familial, ça n’a pas d’importance. Les couples se font et se défont.
Quand j’étais célibataire, j’évitais les femmes mariées ou « engagées ». Il y a suffisamment de célibataires. Je vois beaucoup de femmes mal dans leur peau autour de moi. « Ça ne va pas dans leur couple », comme elles aiment le dire ou le sous-entendre. Mais ce n’est pas normal que de temps en temps les choses aillent mal ? De temps en temps, il y a des bas, comme dans tous les domaines. Et avec les enfants, c’est toujours rose ? Je ne crois pas. Mais les enfants, on ne les quitte pas (quoi que j’ai quelques doutes sur la fuite de certains des hommes que je connais. Leur départ ressemble beaucoup à une fuite de la vie de famille. Je n’ai pas d’exemples identiques chez les femmes de mon entourage). Une femme ne quitte pas ses enfants, mais elle quitte son conjoint.
Attention, je ne juge pas.
Je constate simplement que l’on pense plus facile de quitter son conjoint, de garder ses enfants seule, avec l’espoir de rencontrer quelqu’un avec qui la vie sera mieux (et qu’on ne me raconte pas qu’on ne pense pas rencontrer quelqu’un d’autre). On quitte quelque chose de simple et d’ennuyeux pour un océan de complexité. Gérer les enfants seul, se refaire une vie sociale, rencontrer quelqu’un, que ce quelqu’un accepte les enfants… C’est extrêmement compliqué et très aléatoire.
Qu’est-ce que ça veut dire tout ça ? N’est-ce pas simplement que « l’espoir fait vivre » ? Je ne l’écris pas dans le sens un peu cynique habituel. Réellement, tant que l’on vit, on a l’espoir d’une vie meilleure. Même si celle que l’on a est enviée par d’autres.
Pour ma part, j’ai appris à bien mettre en relief les bons moments. Ma vie est banale, je suis banal. Mais ma vie est pleine de petits moments que je suis heureux de vivre.
Alors quand une jolie femme mal dans son couple se rapproche un peu de moi, je compatis. Je suis flatté aussi (cela ne veut-il pas dire qu’elle est un peu séduite ?). Mais c’est tout. Car ce que cette femme a vécu et va vivre (car elle finira par quitter son mari), je l’ai aussi un peu vécu. J’ai été grisé par le célibat, par les liaisons, les rencontres. Mais je sais aussi ce que c’est de voir ses enfants perdus, de devoir réorganiser complètement sa vie pour tout gérer, de passer des soirées seul, de devoir reconstruire un réseau d’amis, d’être déçu, de perdre espoir… Blabla pourra t’on dire. Pas pour moi. Je ne resterai pas coûte que coûte avec mon amie, il ne s’agit pas de ça. Mais je sais que j’analyserai bien, je décortiquerai tout avant de prendre une décision radicale ou risquer de tout foutre par terre.
On peut aussi se dire qu’une coucherie à droite et à gauche dans le plus grand secret n’a pas grande conséquence et que – selon de nouvelles théories – elle peut même redynamiser un couple. Je suis vieux jeu alors, les nouvelles théories, je m’assois un peu dessus… quel vieux con je fais !!
dimanche 14 octobre 2007
Parent et "beau parent"
Le relation est donc pleine de nuances, et plus il y a de nuances, plus c'est complexe.
INJUSTICE
Je crois que ce que les enfants attendent en premier lieu, c’est de la justice. Comme partout (à l'école par exemple), ils ont en sens très poussé de l’injustice. Il faut donc être « juste ». Si vous créer une association contre les punitions collectives, faites moi signe !!
Les enfants de mon amie n'ont pas reçus l'éducation des miens (sans jugement de valeur. L'éducation est juste différente). Il faut impérativement établir des règles communes. Mais elles doivent provenir des deux éducations, dans la même proportion.
Par exemple, le premier réveillé laisse dormir les autres. Il peut regarder la télé (avantage) mais ne doit pas provoquer le réveil des autres (contrainte), même s'il rêve de jouer avec eux.
De temps en temps, on peut regarder la télé en mangeant (avantage) pour une sorte de soirée pizza/ pique nique mais c'est très exceptionnel (contrainte).
On reste propriètaire de ces affaires (avantage) et c'est normal, mais si on souhaite utiliser celles des autres, on doit prêter sans discuter (contrainte) même si les objets appartenaient à des « anciens » domiciles.
Ce n'est pas toujours facile d'établir des règles communes. Mes enfants ne comprennent pas que ceux de mon amie puissent commencer à manger avant que leur mère ne soit à table. Ce point reste à régler. Je pense que ce sera fait dans 2 semaines, je compte écrire des règles communes, après en avoir discuté et les avoir expliquées (ce sera une tache des « parents »).
Ce qui serait injuste, ce serait de ne reprendre (de gronder) que ses propres enfants. En ce qui me concerne, c'est plutôt à ça que je dois faire attention. Mes enfants ne doivent pas combler les imperfections des autres : eux aussi ont le droit (je dis bien « ont le droit ») de ne pas être parfaits.
PATIENCE
Ensuite, ils n’ont pas choisi la situation (je me répète !!), il faut être « patient ».
Immanquablement, quand « ça chauffe », les enfants veulent fuir : retourner à leur ancienne vie ou bien aller chez leur autre parent. Il faut s'expliquer, désamorcer la crise. Je crois que j'arrive assez bien à comprendre la détresse dans laquelle ils se trouvent (je pense que ça doit ressembler à ce que je ressens parfois au bureau quand je me dis qu'il faut que je cherche un autre poste. Sans doûte quelque chose de similaire, mais en pire).
Ça ne veut pas dire qu'il faut céder. Il faut juste expliquer, mais dans le calme (ce qui n'est pas toujours facile).
DECALAGE et RE-EQUILIBRAGE
Quoiqu'il en soit, ce qui est difficile à gérer, c'est le décalage entre la relation de père et de quasi-beau père. On ne veut pas que les enfants de l'autre se sentent laisés mais on ne veut pas non plus que ses propres enfants se sentent frustrés dans leur relation avec leur père ou mère. Il faut reconnaître les différences des relations (relation privilégiée du parent avec ses enfants, relation plus fragile du « beau-parent » avec les autres enfants) mais sans géner ni léser personne.
Le câlin du soir - ou la discussion en tête à tête avec les plus grands - est un moment intime où chaque enfant retrouve son parent pour lui seul. Je fais une bise aux enfants de mon amie dans leur lit mais je ne reste pas : je leur témoigne donc du respect et de l'affection mais de façon très simple. Je reste plus longtemps avec mes enfants : je suis leur papa, rien qu'à eux, nous sommes seuls. Moment très important.
Bon, cette semaine de déplacement m'a épuisé et les enfants étaient très « dynamiques » ce week-end. Je vais donc finir ici ce post !