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samedi 7 mai 2011

Impasse (ta route)

Demain, je raccompagne mon père à Paris avec grande-majeure. Il n’a plus de médicaments et doit voir son médecin. Je lui ai dit que je pouvais appeler le médecin pour qu’il transmette une ordonnance mais je me suis vu opposer un « non c’est plus simple » puis un grand silence et un regard fixé dans le lointain. Le grand-père est têtu, très têtu.

Je dors très mal. L’idée de l’abandonner dans son taudis pour au moins deux semaines me rend malade. Je vois que sa démarche devient plus hésitante, que son équilibre est moins stable et… il conduit !

J’ai honte. Je n’ai pas cherché d’appartement pour lui ici. L’idée de devoir me battre pour qu’il en trouve un correct me semble au dessus de mes forces. Et puis, je ne l’imagine pas arrivant à se situer dans un environnement complètement nouveau. Il sera perdu. Il se perdra. Ma maison est en ville mais pas en centre ville. Il y a une épicerie, une boucherie, une maison de la presse, mais pas de restaurant. Car mon père mange normalement à l’extérieur tous les midis. Une façon de se changer les idées et de voir du monde. Comment pourrait-il reconstruire cela ici ? Je ne peux donc pas le garder chez moi : je n’y suis pas tout le temps et j’ai passé exceptionnellement deux semaines en vacances et « home office » pour préparer à manger le midi et le soir et allumer la télé (car avec ces deux télécommandes et sa « box », notre système est bien trop compliqué pour lui. Résultat des courses, même en me levant à 5h30, j’ai accumulé un retard incroyable.

Le garder chez moi ? : Pas possible, trop monotone pour lui et trop excentré.

Lui trouver un appartement ? : oh my god ! Comment pourrait-il s’habituer ?

Le laisser chez lui ? : Bien trop dangereux et in hygiénique.

Une maison de retraite ? : Mais vous n’y pensez pas !

Je vais lire.