Pages

samedi 8 décembre 2007

Noël dispersé

Cette année, nous ne fêterons pas Noël tous ensemble.

Mon amie, ses enfants, ses soeurs, leur pièce rapporté (j'adore ce terme !) et leurs enfants, chez ses parents.
Mes enfants, mon père et moi chez nous.

C'est moi qui ne souhaite pas que nous débarquions à 6 chez les parents de mon amie.

L'an dernier, nous étions tous allés chez ses parents, à 5, mais il n'y avait pas mon père.
Je n'arrive pas à me dire que comme nous sommes une famille reconstituée, il est normal que nos parents se voient.

Et puis j'ai un peu peur des remarques de mon père.

Il est très doué pour dire un truc énorme et s'enfoncer. Par exemple, dire que les enseignants sont des feignants quand il y a des enseignants dans la pièce mais qu'il ne le sait pas. Alors, on lui dit « chut, machine est enseignante » et là il rajoute « mais pas tous les enseignants, le pire ce sont les profs de fac ». Pas de chance, « machine » est prof à la fac.

Ou bien une remarque sur les propriétaires de chiens et les déjections canines (je passe les détails). Et là, immanquablement, il y a un propriétaire de chien dans l'auditoire.

Au début, c'est drôle. Mais à force, ça rend méfiant, prudent. Tellement prudent que l'on essaye de ne voir que les habitués du phénomène. Et pour la confrontation avec la famille de mon amie... je n'ai pas le courage....

Au fait, elles s'arrêtent où les limites d'une famille recomposée ? Il faut recomposer jusqu'où ?

mercredi 5 décembre 2007

Malsain

Je n'ai pas pu m'en empêcher.

Quand un des enfants de mon amie a dit au téléphone à son père : « tu prends le jeu le moins cher, l'autre c'est maman qui le prend », j'ai commencé à dresser l'oreille.

Quand sa mère lui a demandé : « mais pourquoi as-tu dit ça ?? » et que l'enfant a répondu : « mais Papa te donne 210 € par mois ! », là, je n'ai pas pu me retenir.

J'ai dit du fond de la pièce : « les histoires d'argent entre les parents, ce n'est pas pour les enfants, c'est malsain que les enfants s'en occupent ». ça a jeté un froid.

Ensuite j'ai expliqué que dans un divorce, il y avait des histoires d'argent entre les parents, que moi aussi j'avais donné de l'argent et que je donnais de l'argent à la mère de mes enfants. Qu'un notaire et un juge avaient décidé et défini ce qu'il fallait faire. Mais que tout ça, nous n'en avions pas parlé à mes enfants. Ce n'est pas un secret, mais ce sont des histoires d'adultes. Ça ne doit pas faire partie de la préoccupation d'enfants de 8 et 10 ans.

Quand ses enfants étaient dans leur chambre, je suis monté. J'ai dit que je n'avais pas grondé mais que pour moi, les enfants ne doivent pas s'occuper de ça.

Ensuite, il y a eu explications entre la mère et ses enfants (je suis allé à l'autre bout de la maison). Il y a eu larmes et excuses.

Non, je ne pense pas être sorti de mon rôle. J'ai été un avis extérieur. Je n'ai pas porté de jugement sur leurs parents. Et les enfants ont pris conscience que c'était quelque chose de grave qu'ils avaient dit. Parce que je résume, mais le reste de la discussion était une mise en accusation de leur mère qui prenait tout l'argent de leur père.

Je n'ai pas dit aux enfants que pour moi, un adulte qui se sert de ses enfants, qui les manipule, qui veut se faire passer pour la victime (lui qui a récupéré une maison sous-estimée, qui verse une pension tellement faible à leur mère pour deux enfants que je ne savais même pas que c'était possible quand on a un emploi décent), c'est minable, c'est misérable, c'est honteux, c'est lamentable. Là, je serais sorti de mon rôle et j'aurais perdu toute crédibilité.

Je crois qu'il faut savoir rester digne dans la vie. Le mot « adulte » doit prendre toute sa signification dans certaines situations. Je dirai juste, gare au retour de bâton, mon gaillard.

Les enfants savent reconnaître qui les met dans des situations ou qui a des propos qui les dérangent. Un jour ou l'autre, ils analysent... et jugent...

lundi 3 décembre 2007

Arrondisseur d'angles

Arrondisseur d'angle.
C'est ma tache. A la maison, au travail.
C'est un peu pesant.

J'ai eu la grande majeur et mon ex-femme, sa mère. Elles ne se parlent plus. Alors j'ai eu la mère qui me demandait si j'avais eu sa fille. Oui, mais le matin seulement alors j'ai appelé et je l'ai eu tout de suite sa fille. Elle me répond, mais pas à sa mère. Puis j'ai eu sa mère. Je lui ai dit que j'avais eu sa fille.

J'ai pu ainsi écouter les récriminations de chacune. Il faut encore que je rappelle « notre » fille (ben, oui, c'est toujours notre fille...).

Dans la journée, j'arrondis les angles. Pour que les crétins qui sont là bossent ensemble, dans un sens qui nous permette de conserver les salaires qui nous aident à vivre. Je gueule d'abord puis j'arrondis. Parce que si tu gueules tout le temps, plus personne n'écoute. Il faut gueuler quand tu peux surprendre.

J'arrondis les angles. Est-ce que j'arrondis le dos aussi ? Il faudra que je regarde. Je ne voudrais pas finir bossu.

A part ça ? C'est bon de se plaindre de temps en temps. Vivement la fête des commerçants. Je veux dire vivement Noël.

Il y a des fois où l'on se sent fort.
Des fois où l'on se sent au bord du bord du bord du trou.
Des fois où l'on s'en fout (c'est le pire je crois. Ne plus réagir, c'est le pire).

Et encore ?

Et bien week-end sympa à deux. Il y avait un « truc » qui planait entre nous deux. J'explique.

Mon amie a accepté de garder ses enfants mercredi alors que nous avions décidé de faire tous les deux les courses de Noël. J'avais posé un jour alors je lui ai dit : « ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas, je prendrai un jour une autre fois, sans doute mon lundi... ». Elle travaille le lundi. Elle était vexée. Vexée par le fait que je préfère prendre un jour où nous elle n'était pas en congés plutôt que de passer le mercredi avec elle et ses enfants. Mais j'étais contrarié qu'elle ne m'en ait pas parlé avant de prendre cette décision.

Le sujet est venu rapidement sur le tapis dans la voiture vendredi soir. Et tout c'est arrangé.
Comme il est difficile de dire que l'on aime quand on a été déçu. Comme il est difficile d'avancer à découvert, avec ses sentiments bien visibles. On a peur de se faire tirer comme un lapin. Alors on ne dit rien et le malentendu s'installe. Le malaise s'installe. Ce week-end nous avons réussi à évoquer le sujet, à désamorcer la bombe. En sera t'il toujours ainsi ? Pas sûr. Le dialogue c'est tout. La seule et unique solution.

Il faudrait s'en souvenir tout le temps, à tout moment...