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vendredi 26 octobre 2007

Qualité vaut mieux que quantité

Le grand voyage, c'est demain.
Grand voyage, mais pas en distance, non. Grand voyage dans le temps.
Je vais goûter des multitudes de madeleines de Proust. Et certains de mes enfants aussi.
Mon amie et ses enfants ne viendront donc pas. Nous n'avons pas le même système de garde pendant les vacances. Et puis, ce voyage où nous verrons « notre » famille et « nos » amis, n'aurait pas eu la même saveur pour eux. Il n'y a qu'un an que nous avons commencé à nous fabriquer des souvenirs communs. Avant, ce ne sont que des évènements de l'actualité que nous avons partager.
C'est amusant. Quand j'ai rencontré la mère de mes enfants, nous n'avions rien vécu ensemble. Le temps a passé et puis, un jour, nous avons fini par avoir passé pratiquement autant de temps ensemble qu'avec nos parents (nous nous sommes rencontrés au lycée et sommes restés ensemble très longtemps, l'équivalent de l'age d'un ado).
Notre petite famile recomposée n'existe que depuis à peine plus d'un an. Les aînés y vivront peu de temps. Les plus jeunes peuvent espérer y rester une dizaine d'années. Pour eux, ce pourrait être la famille où ils auront vécu le plus longtemps.
Quel est l'intérêt de ce message ? Juste d'expliquer que cette famille n'aura pas la même place et la même durée dans nos vies. Alors, quand on ne peut pas travailler sur la quantité, (la durée ici) on travaille sur la qualité, vous me suivez ?

mardi 23 octobre 2007

Un mauvais fils...

Et bien voilà. La vie c'est comme ça. Quand il vous semble de tout va mieux et qu'elle vous sourit, paf, un événement survient pour vous rappeler de ne pas vous endormir.

Ce qui suit, ne traite pas réellement de la recomposition d'une famille. Avant de commencer, une anecdote. J'ai reçu aujourd'hui une nouvelle voiture et les enfants de mon amie sont les premiers à y être montés. Je crois qu'elle est solide. Elle a résisté au test des vitres électriques, des pare-soleils, des tablettes, des poubelles, de tout en tas de choses dont j'ai compris le fonctionnement maintenant. Souhaitons que les tests que ne manqueront pas de faire les miens se passent aussi bien...
Voilà pour la parenthèse famille recomposée.

Donc, je vais bien et j'arrive même à penser à l'avenir. Je vous assure que pour moi, c'est pas mal. Un bel effort.

Seulement ma famille ne se limite pas à cette femme, ses enfants, les miens. Non. Il y a mon père qui vit à 5 heures de voiture et qui a bientôt 80 ans. Lui aussi c'est ma famille. Et les nouvelles ne sont pas bonnes. Je pensais le voir avec les enfants la semaine prochaine. J'irai d'abord le voir seul. Un de ses amis m'a dit qu'il perdait de plus en plus souvent la mémoire, était très amaigri et un peu « négligé ».

C'est curieux car je m'attendais à ce moment. Je le redoutais. Le moment où il va falloir que je trouve un autre logement plus près de chez nous. Vous me direz que c'est normal. C'est normal qu'un fils s'occupe de son père. Un bon fils pourrait même le prendre chez lui. Et c'est là le problème. Je vois bien que derrière les raisons que je trouve pour trouver un logement à proximité mais pas chez nous, il y a surtout des prétextes. Soit, nous sommes à 15 km de la première ville qui ressemble à quelque chose, soit, je pars en déplacement et mon père se retrouverait seul. Mais dans le fond, je ne souhaite pas que mon père vive avec nous. Depuis des années je peux à peine passer une semaine avec lui. Je lui en veux terriblement de ne jamais avoir fait le moindre cadeau à ses petits enfants. Rien, pas le moindre coup de téléphone pour les anniversaires ou pour Noël. Ça ne passe pas. Son égoïsme, sa façon de tout ramener à lui quand je lui parlais de quelque chose, c'est resté coincé.

Mais c'est mon père et je l'aime. Mais je ne suis pas proche de lui. Je l'aime à distance. J'aime partager un petit moment de temps en temps, discuter au téléphone. Ça me rend triste, c'est sûr. Je vois bien qu'un jour ou l'autre, il n'y aura plus de questions à se poser, qu'il sera trop tard.

Je suis sûr qu'il m'aime beaucoup et qu'il m'a beaucoup aimé. Mais les enfants ont besoin que l'on soit disponible pour eux, qu'on les écoute, qu'on les valorise. Ça, grace à lui (en quelque sorte), je l'ai compris. Quand mes enfants veulent me montrer quelque chose, j'y vais. Pour eux c'est important, très important.

Alors, je réfléchis, en essayant de laisser de côté mes émotions. Vaut-il mieux une maison de retraite où il y aura des gens toute la journée mais avec un côté un peu impersonnel ou bien libérer une chambre ici dans une maison où il n'y a personne de 8h00 à 19h00 ?
Première étape, joindre son médecin...

Finalement, le côté particulier d'une famille recomposée, c'est juste le noyau, le coeur. Tout ce qui gravite autour est terriblement classique.