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vendredi 13 août 2010

Concert gratuit

HIER SOIR, CONCERT GRATUIT.

Ni Jazz, ni Classique.
Juste 2 artistes français dont un parfait inconnu poussé par sa maison de disque et donc future vedette. Un jeune gamin identique aux centaines d’autres produits destinés aux midinettes. Sans doute un bon chanteur – je veux dire qu’il chantait juste – mais aucun caractère : tout lisse et sans poils.
La chanteuse était plus connue. Je ne sais pas si elle est aussi sans poils. Pas vraiment mon genre – toujours pour midinettes les airs qui l’ont fait connaître – mais elle chantait juste elle aussi. Elle a tenté quelques plaisanteries, des enchaînements entre les chansons et j’ai trouvé que le côté amateur qui s’en dégageait était sympathique. Elle a au moins fait autre chose que d’aligner ses chansons les unes après les autres. Sans doute sur conseils du manager mais c’était une bonne idée.
Mais nous ne sommes pas restés. Une bonne chose d’ailleurs car même quand il est sympathique, un chanteur que l’on n’apprécie pas reste un chanteur que l’on n’apprécie pas…

Mais, au bout de 3 chansons – était-ce 4 ? – l’ado-fille-mienne est venue me voir en courant en me demandant si elles (tout le groupe de filles, je devrais plutôt dire « ils » car il y a avait aussi des garçons) pouvaient aller à la soirée « mousse » du village. Nous avions dit non, j’ai donc rappelé que… nous avions dit non et j’avais à peine terminé ma phrase que la miss se retournait et partait en bougonnant un truc qui ne m’a pas semblé aimable. Je lui ai demandé de revenir, elle a accéléré le pas. J’ai couru, sauté par-dessus une barrière et le spectacle c’est déplacé de la scène à nous ! Je l’ai attrapé par le bras quand elle est arrivée à son groupe de potes. J’ai expliqué que la prochaine fois c’était la « honte » pour elle et une claque devant tout le monde. Elle a baissé la tête, le groupe a fait la même chose. J’ai pu finir ma phrase entamée un peu plus tôt : soirée « mousse » jusqu’à 23h30 – il était 22h30 – mais sans aller dans la mousse et en restant tous groupés et… moi comme accompagnateur (« discret ». Je me mets dans un coin et je surveille. Ce n’est pas vraiment des filles dont je me méfie, mais de ceux qui tournent autour. Surtout que maquillées et avec les cheveux lissés, elles ont du succès… là je plaisante (*voir la note un peu plus bas)

Soirée torride : les gens comme des fous avec de la mousse partout, les vêtements mouillés, des filles dansant en maillot de bain ou en soutien-gorge… Mais pas une orgie non plus, c’est relativement familiale, mais on sentait qu’il aurait suffi que tous les gosses aillent se coucher, que tous les gens boivent, que tous les gens se mettent en maillots de bain ou en sous-vêtements, que tous les projecteurs soient tamisés, pour que les corps présents s’embrasent et se mêlent pour exulter en choeur dans un jaillissement de mousse sublime et lubrique.
Mais tel ne fut pas le cas et si je n’avais pas discuté avec le père d’un copain des filles je me serais ennuyé comme un rat mort.


* Pendant les vacances, en camping, en cap, en village, toutes les filles ont du succès car les mâles célibataires sont affamés, même si je dois reconnaître que nos quatre miss sont bien mignonnes. C’est le moment ou jamais de rencontrer une fille, une femme, car l’aspect éphémère obligé de la rencontre permet toutes les audaces mais aussi toutes les erreurs.
D’ailleurs, pendant la soirée, alors que je me trouvais avec deux des filles – les nôtres, l’honneur est sauf – une espèce de grande pintade – c’est le surnom amical que nous donnons aux ados filles ici – juchée sur talon et se déplaçant avec plus de raideur que de grâce, est venue voir ma fille en lui disant qu’un garçon l’avait remarqué et voulait lui parler. Pauvre petit gars, ma fille ayant déjà un copain – voir l’épisode précédent - l’entremetteuse est repartie sur ces échasses lui apporter la mauvaise nouvelle. Il a quitté la fête, comme un animal vaincu, la queue basse (en l’occurrence les épaules), humilié et se demandant sans doute ce qu’il allait pouvoir raconter à ces copains demain pour justifier son échec.


THIS IS THE END

Nous sommes proches du retour. Comme à l’aller, il faudra charger la voiture, le coffre et le coffre de toit. Il faudra ensuite se mettre dans une des files embouteillées et patienter à peu près sept heures avant d’arriver dans « notre » maison.
Avant cela, il aura fallu faire les valises, nettoyer les logements et beaucoup pleurer en disant au revoir aux copains (là, je parle pour les filles).
Notre départ sonnera le glas de nos en vacances en village.

Je regretterai la mer car j’adore nager. Je prenais mon premier bain vers 7h00 et y retournais avec ma-dame dans la matinée. Nous nous croisions à nouveau vers 18h00. C’est un réel bonheur d’avancer dans l’eau quand elle n’est pas trop houleuse et qu’il n’y a personne. D’ailleurs très peu de gens nagent. Ils se baignent. Hier soir, il avait plu et la mer était vraiment vide. Après avoir couru – je n’éprouve aucun plaisir à courir mais c’est la seule activité sportive que l’on peut pratiquer à peu près n’importe où et n’importe quand ! – j’ai fait comme je fais normalement le matin. J’ai ôté mes chaussures, mon T-shirt et j’ai nagé dans une eau un peu froide mais calme. Le poste de secours était encore ouvert. Grâce à moi, il y avait au moins une personne à surveiller et leurs salaires s’en trouvaient justifiés (mais ils ne m’ont pas remercié pour autant !).
La piscine, ça n’a rien à voir. Il y a forcément du monde et c’est d’une monotonie consternante. Il faut se caller sur le rythme des autres nageurs de sa ligne. Pour nager 300 m, il faut faire entre 6 (bassin de 50 m) et 12 (bassin de 25 m) longueurs. Ici, il suffit de nager jusqu’à la grosse bouée de limite de zone surveillée.

Je regretterai la pension complète : pas de menus à imaginer, pas de courses, pas de vaisselles. Et même si la présence de légumes verts nous a paru un peu faible, nous avons bien profité de ce confort et « aménagé » nos repas de la façon la plus équilibrée possible en sélectionnant dans les buffets et choix de plats.

Je regretterai le soleil même si je l’évite. Notre région n’est finalement pas très ensoleillée. Je dis finalement car quand j’ai quitté Paris et la région parisienne, je croyais que tout ce qui est plus au sud était plus ensoleillé…

Je regretterai de ne pas avoir à travailler pendant des heures et même si j’ai du envoyer quelques fichiers, participer à quelques conférences téléphoniques et passer ou répondre à quelques appels, j’ai pu souffler et me détendre (bien que de ce côté-là, j’ai quelques défaillances…). L’année qui recommence sera dure et les objectifs qui nous sont imposés ne tiennent pas vraiment compte des signaux que nous envoient les marchés sur lesquelles nous travaillons. Dés la rentrée ou presque, je partirai pour trois semaines de déplacement sans passage par la case départ.

Dernière année. Nous ne louerons plus rien, ni en hiver, ni en été. C’est trop cher. Dans ce pays, comme dans beaucoup d’autres, notre pouvoir d’achat diminue régulièrement, c’est un fait. Nous trouverons autre chose (mais ne pas aller à la mer sera un réel manque pour moi).

Je ne regretterai pas le bruit et mes congénères.
Tiens, une anecdote pour finir ce message ! Hier soir, avec deux ou trois autres adultes masculins, nous sommes intercalés entre deux femmes qui commençaient à se battre. Enfin, c’est surtout l’une d’elle qui commençait à agresser l’autre. Robe colorée, teint mat, ton vulgaire – non d’ailleurs tout était vulgaire chez elle – une vraie allure de je ne dirai pas quoi. Le motif de la presque rixe ? Les enfants évidemment !

Curieusement, le fait de savoir que la fin était proche a rendu les caprices des enfants et l’environnement bien supportable. Il faut bien deux semaines de congés pour se détendre…