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jeudi 26 février 2009

non-bilan

Les moments de flottements.
Avec « l’age », on sait qu’ils viennent et repartent. Et dans une voiture, la nuit, sur une place déserte, le spleen s'insinue lentement, comme le froid.

Je devrais faire un bilan. J’ai pris une année, 2009 a commencé il n’y a pas longtemps. Ce serait l’occasion (« Après, ce sera trop tard »). Mais à quoi bon (« Je m’en fous »).

Je crois que ce qui devient difficile à mesure que les années passent c’est de ne pas ce dire « l’occasion ne sera représentera peut-être pas » et « finalement, je m’en fous, ça n’a pas d’importance ».

Par exemple :
J’ai une collègue qui me tourne autour (c’est mal dit ? Pardon, j’ai une collègue qui tente de me séduire). Elle laisse traîner ses doigts quand elle me passe un dossier, elle touche les miens quand je lui en donne un autre. Evidemment, on peut aussi se dire que c’est un hasard. Comme les trois réunions qu’elle a provoqué cette semaine pour le même projet (pas urgent ni primordial le projet). Hasard. Elle doit avoir 15 ans de moins que moi (mais comme je ai plus de 15 ans… elle existe…). Elle est jolie. Pas bête non plus. Alors dans une situation de ce type (et dites vous mesdames, que votre tendre et cher a rencontré, rencontre, rencontrera la même situation…), forcément, on se met à réfléchir (non, rester de glace pour un mâle lambda est difficile, croyez le). Et si « juste une fois » ? « Juste pour s’amuser ?», « une occasion comme ça ne se représentera peut-être pas, tu plairas moins en vieillissant ! », « fais pas ta vierge effarouchée, fonce ! », « on a qu’une vie ! », etc. Et puis, rien que de se poser des questions rend coupable car « si tu aimais vraiment ta femme / ton amie (rayer la mention inutile) tu ne ferais même pas attention à elle ! ». Facile. Un jupon qui se dandine (pardon mesdames), ça attire les yeux (mâle standard, rappelez-vous), les miens en tout cas.

Autre exemple :
Dans la restructuration permanente qui nous anime maintenant dans le groupe, nous changeons de bureau, de titre, de fonction, de rémunération, de collègues. Alors, il faut négocier, calculer, se battre, défendre son « beefsteak », lâcher du lest, patienter… etc. Et l’énorme envie que j’ai, c’est de dire : « je m’en fous ». Votre bureau ? Je m’en fous. Mon titre ? Je m’en fous. Ça ne change rien votre bazar, je m’en fous. Mais non, il faut être présent et faire semblant de s’occuper de tout ça. C’est un rôle que l’on doit jouer dans cette grande farce. Une partition.

Ensuite, en rentrant à la maison, il y a d’autres préoccupations. Mais les mêmes questions peuvent se poser.

D’abord je vois que tout ce monde grandit et s’éloigne. Sans doute la dernière année que nous sommes tous ensemble. Mais il ne faut pas pour autant envahir les autres (les miens) de ce sentiment de vivre des instants éphémères, bientôt perdus. « Le temps perdu ne se rattrape jamais ». Soit. Mais « mes » jeunes doivent se développer sans « remords ». Et donc, même si je sens que c’est la dernière fois que ceci ou cela, je ne dois pas les faire culpabiliser parce que le moment ne leur apparaît pas aussi important que pour le vieux con que je suis.

Et puis, il faut encore se battre pour des valeurs dont on n’est plus certain de l’intérêt. « Par principe », « par conviction ». Refuser le « à quoi bon » qui marque une usure, chaque année plus palpable. « Y croire encore ». Une forme de « résistance » ? Ce serait prétentieux.

Ah, le juste milieu... En attendant : « résister » (oui, c’est vraiment prétentieux !!).